Charles Malinas a été mon collaborateur lorsque j’étais Ministre des Affaires Étrangères. Il était chargé des questions budgétaires de 1999 jusqu’en 2001 à mon cabinet.
Je rappelle à cette occasion que les années 1997-2002 ont été les seules depuis une trentaine d’années où le budget du ministère, de toute façon très faible, n’a pas été diminué, ni les effectifs réduits.
Auparavant, il avait été notamment en poste en Allemagne.
Après avoir occupé différentes fonctions après 2001 (conseiller diplomatique de la ministre de la Justice, numéro deux à Prague, inspecteur des affaires étrangères, conseiller diplomatique de la ministre de la Culture, directeur de cabinet de la ministre déléguée à la Francophonie), Charles Malinas a été nommé à Bangui en République centrafricaine, pays historiquement très instable (comme, historiquement, toute l’Afrique centrale, et en particulier dans ce cas l’Oubangui-Chari) et alors en proie à une féroce guerre civile politico-ethnico-tribale; attisée par des convoitises de toutes sortes. Sa mission était claire et il l’a courageusement acceptée : tout faire pour apaiser cette guerre civile et aider les Centrafricains à retrouver les voies du dialogue, du compromis et de la reconstruction. Il s’y est employé tout entier. Il a réussi à désamorcer les manœuvres d’un certain nombre de chefs de clan, à les neutraliser politiquement et à les amener à des processus de solutions. Cela supposait de convaincre certains chefs qui ne vivaient que du conflit à quitter le pays.
Son bilan est très parlant : confiance établie entre les principaux acteurs, du commandement de la Force Sangaris aux représentants de l’Union africaine et des Nations unies, en passant par les dirigeants centrafricains ; retour du pays au calme ; tenue des élections dans des conditions inespérées pour un résultat incontesté et redéploiement des administrations dans le pays ; redémarrage de l’économie et de la vie sociale et culturelle ; amélioration des conditions de vie à Bangui et dans le pays…
On devrait lui en être reconnaissants et c’est d’ailleurs le cas de nombreux responsables centrafricains.
Bien au contraire, Charles Malinas a été accusé d’avoir délivré, de façon complaisante, trop de visas. Il explique qu’à certains moments, c’était la seule façon de prévenir les manœuvres des seigneurs de guerre. Mais c’est déjà l’époque où, soupçonné de manquer de rigueur dans la délivrance des visas, le Quai d’Orsay est soumis à une surveillance tatillonne de la part du Ministère de l’Intérieur, qui a, lui, pour mission, de réduire drastiquement l’attribution de visas. Les deux approches ont leur logique. À un moment elles doivent être synthétisées et arbitrées. C’est la tâche normale d’un gouvernement. Dans ce cas précis, cela n’a pas été fait. Charles Malinas a donc été sanctionné, durement, et à mes yeux injustement, pour avoir délivré quelques centaines de visas. Rappelons que la France délivre chaque année plus ou moins 3 millions de visas. Il a l’élégance, dans son ouvrage, de ne pas du tout s’appesantir sur ce traitement choquant. Je tiens cependant à ce que ce soit clairement rappelé.
Dans son récit, il nous place au cœur de l’engrenage de la guerre civile, de ses mécanismes, de ce qui l’entretient, des problèmes économiques, militaires, financiers, politiques et humains qu’il faut résoudre pour tenter d’en sortir. C’est très utile pour mieux faire connaître ce pays tourmenté. Et plus largement, pour comprendre les engrenages d’une guerre civile dans cette partie du monde car on ne peut pas être assuré que là ou ailleurs cela ne se reproduise pas.
Témoignage donc très précieux dont il faut remercier Charles Malinas.
Charles Malinas a été mon collaborateur lorsque j’étais Ministre des Affaires Étrangères. Il était chargé des questions budgétaires de 1999 jusqu’en 2001 à mon cabinet.
Je rappelle à cette occasion que les années 1997-2002 ont été les seules depuis une trentaine d’années où le budget du ministère, de toute façon très faible, n’a pas été diminué, ni les effectifs réduits.
Auparavant, il avait été notamment en poste en Allemagne.
Après avoir occupé différentes fonctions après 2001 (conseiller diplomatique de la ministre de la Justice, numéro deux à Prague, inspecteur des affaires étrangères, conseiller diplomatique de la ministre de la Culture, directeur de cabinet de la ministre déléguée à la Francophonie), Charles Malinas a été nommé à Bangui en République centrafricaine, pays historiquement très instable (comme, historiquement, toute l’Afrique centrale, et en particulier dans ce cas l’Oubangui-Chari) et alors en proie à une féroce guerre civile politico-ethnico-tribale; attisée par des convoitises de toutes sortes. Sa mission était claire et il l’a courageusement acceptée : tout faire pour apaiser cette guerre civile et aider les Centrafricains à retrouver les voies du dialogue, du compromis et de la reconstruction. Il s’y est employé tout entier. Il a réussi à désamorcer les manœuvres d’un certain nombre de chefs de clan, à les neutraliser politiquement et à les amener à des processus de solutions. Cela supposait de convaincre certains chefs qui ne vivaient que du conflit à quitter le pays.
Son bilan est très parlant : confiance établie entre les principaux acteurs, du commandement de la Force Sangaris aux représentants de l’Union africaine et des Nations unies, en passant par les dirigeants centrafricains ; retour du pays au calme ; tenue des élections dans des conditions inespérées pour un résultat incontesté et redéploiement des administrations dans le pays ; redémarrage de l’économie et de la vie sociale et culturelle ; amélioration des conditions de vie à Bangui et dans le pays…
On devrait lui en être reconnaissants et c’est d’ailleurs le cas de nombreux responsables centrafricains.
Bien au contraire, Charles Malinas a été accusé d’avoir délivré, de façon complaisante, trop de visas. Il explique qu’à certains moments, c’était la seule façon de prévenir les manœuvres des seigneurs de guerre. Mais c’est déjà l’époque où, soupçonné de manquer de rigueur dans la délivrance des visas, le Quai d’Orsay est soumis à une surveillance tatillonne de la part du Ministère de l’Intérieur, qui a, lui, pour mission, de réduire drastiquement l’attribution de visas. Les deux approches ont leur logique. À un moment elles doivent être synthétisées et arbitrées. C’est la tâche normale d’un gouvernement. Dans ce cas précis, cela n’a pas été fait. Charles Malinas a donc été sanctionné, durement, et à mes yeux injustement, pour avoir délivré quelques centaines de visas. Rappelons que la France délivre chaque année plus ou moins 3 millions de visas. Il a l’élégance, dans son ouvrage, de ne pas du tout s’appesantir sur ce traitement choquant. Je tiens cependant à ce que ce soit clairement rappelé.
Dans son récit, il nous place au cœur de l’engrenage de la guerre civile, de ses mécanismes, de ce qui l’entretient, des problèmes économiques, militaires, financiers, politiques et humains qu’il faut résoudre pour tenter d’en sortir. C’est très utile pour mieux faire connaître ce pays tourmenté. Et plus largement, pour comprendre les engrenages d’une guerre civile dans cette partie du monde car on ne peut pas être assuré que là ou ailleurs cela ne se reproduise pas.
Témoignage donc très précieux dont il faut remercier Charles Malinas.