Voici le livre dense, clair, référencé, réfléchi dont chacun a besoin pour mieux comprendre cette Amérique «enfin seule» à exercer son leadership, et qui «refait le monde» à ses fins.
Ghassan Salamé poursuit et enrichit des années d’observation, d’analyse et d’expérience intellectuelle, diplomatique et politique. Sa description des actuels courants de pensées aux Etats-Unis, qui tournent en fait autour de la question de savoir quel genre d’empire ils veulent être, est très éclairante. Pour lui «si empire il y a, c’est dans une acception absolument nouvelle dont le moteur principal est la quête de l’invulnérabilité absolue». Cette remarque ordonne sa réflexion, qu’il décrive la dérive néoconservatrice, les «soldats, diplomates et espions», ou la réticence des américains vis-à-vis du droit international: pour les Etats-Unis, c’est leur propre droit qui est un modèle à exporter.
Son chapitre sur «La fin de l’Occident?» fait bien ressortir l’oscillation entre le risque de la désagrégation – l’Occident noyé dans son triomphe planétaire – et celui de l’unité brisée au centre par «la réelle asymétrie entre une Europe en quête d’identité et une Amérique en quête de mission.»
Ghassan Salamé est percutant quand il met en lumière le désenchantement américain par rapport à la globalisation, moins facile à dominer par les Etats-Unis que ceux-ci ne le croyaient pendant les années Clinton, d’où le retour en force de l’intérêt national et du militarisme. Ainsi l’Islam est vu comme pathologique. On veut donc changer les régimes arabes. Malheureusement, avec un manque de réflexion et de préparation évidents sur l’après changement.
Ghassan Salamé pense, comme moi, que les Etats-Unis resteront longtemps une très grande puissance inégalable mais il relève cinq limites à son projet quasi impérial: 1) limites militaires; 2) limites économiques; 3) persistance d’un isolationnisme dans l’opinion; 4) réactions au refaçonnage du monde par un seul pays; 5) Impossibilité d’une synthèse entre moralpolitik et realpolitik.
L’auteur voudrait bien que l’Amérique, qui se voit comme la «nation indispensable», reconnaisse qu’elle n’est pas pour autant «suffisante» et que le reste du monde existe, avec ses propres conceptions. Le peuple américain a peut être cette disponibilité, mais pas quand il se sent menacé. Et bien sûr cela dépend aussi de la façon dont les autres s’affirment ou non.
Voici le livre dense, clair, référencé, réfléchi dont chacun a besoin pour mieux comprendre cette Amérique «enfin seule» à exercer son leadership, et qui «refait le monde» à ses fins.
Ghassan Salamé poursuit et enrichit des années d’observation, d’analyse et d’expérience intellectuelle, diplomatique et politique. Sa description des actuels courants de pensées aux Etats-Unis, qui tournent en fait autour de la question de savoir quel genre d’empire ils veulent être, est très éclairante. Pour lui «si empire il y a, c’est dans une acception absolument nouvelle dont le moteur principal est la quête de l’invulnérabilité absolue». Cette remarque ordonne sa réflexion, qu’il décrive la dérive néoconservatrice, les «soldats, diplomates et espions», ou la réticence des américains vis-à-vis du droit international: pour les Etats-Unis, c’est leur propre droit qui est un modèle à exporter.
Son chapitre sur «La fin de l’Occident?» fait bien ressortir l’oscillation entre le risque de la désagrégation – l’Occident noyé dans son triomphe planétaire – et celui de l’unité brisée au centre par «la réelle asymétrie entre une Europe en quête d’identité et une Amérique en quête de mission.»
Ghassan Salamé est percutant quand il met en lumière le désenchantement américain par rapport à la globalisation, moins facile à dominer par les Etats-Unis que ceux-ci ne le croyaient pendant les années Clinton, d’où le retour en force de l’intérêt national et du militarisme. Ainsi l’Islam est vu comme pathologique. On veut donc changer les régimes arabes. Malheureusement, avec un manque de réflexion et de préparation évidents sur l’après changement.
Ghassan Salamé pense, comme moi, que les Etats-Unis resteront longtemps une très grande puissance inégalable mais il relève cinq limites à son projet quasi impérial: 1) limites militaires; 2) limites économiques; 3) persistance d’un isolationnisme dans l’opinion; 4) réactions au refaçonnage du monde par un seul pays; 5) Impossibilité d’une synthèse entre moralpolitik et realpolitik.
L’auteur voudrait bien que l’Amérique, qui se voit comme la «nation indispensable», reconnaisse qu’elle n’est pas pour autant «suffisante» et que le reste du monde existe, avec ses propres conceptions. Le peuple américain a peut être cette disponibilité, mais pas quand il se sent menacé. Et bien sûr cela dépend aussi de la façon dont les autres s’affirment ou non.