Je suis membre du Conseil d’Administration de notre Institut depuis 25 ans et, après les mandats de Roland Dumas, Jean-Louis Bianco et Jean Kahn, voilà près de 20 ans que j’ai l’honneur et la charge de le présider. N’oublions pas que François Mitterrand avait voulu cette Fondation, établi lui-même la liste des membres du CA, et souhaité que Roland Dumas en sont les premiers Présidents.
25 ans ! Nous avons durant plus de deux décennies, recueilli de très nombreux souvenirs, des témoignages d’admiration et de reconnaissance, créé des occasions de rassemblement mais eu aussi à affronter des critiques nombreuses, certaines, normales, relevant un débat démocratique ou historique, d’autres de parti pris, et aussi des attaques absurdes ou parfois carrément malhonnêtes et mais aussi tout simplement le temps qui passe, qui simplifie, grossit ou caricature tout mais aussi décape et fait ressortir l’essentiel. Nous avons pendant tout ce temps accompli ensemble de belles choses dans l’esprit de fidélité à la personne et à l’action de François Mitterrand, et vécu nombre de beaux moments, émouvants et inspirants. Ainsi des colloques passionnants, sur le premier septennat (en attendant ceux sur le deuxième septennat), pour le centenaire de la naissance de Francois Mitterrand (avec d’autres festivités). Nous avons également racheté et restauré la Maison Natale à Jarnac, qui devient peu à peu le cadre de nouvelles initiatives – notamment autour de la « parole politique », thème mitterrandien s’il en est. Notre site est très intéressant, (mais pas encore assez regardé) …X… numéro de la Lettre ont été publiés. L’Association des Amis retrouve une belle vigueur. Et nous avons, à l’issue de la procédure que j’ai déclenchée contre l’un des accusateurs les plus obsessionnels et les plus mensongers sur la politique de la France au Rwanda de 1990 à 1993, puis en 1994, remporté devant la justice voici quelques mois un procès en diffamation. C’était indispensable car trop c’est trop.
Nous avons su, je crois, par de très nombreuses initiatives, comme entre autres la publication des œuvres complètes ou la collecte de beaucoup d’archives, participer activement au travail historique et de transmission, de plus en plus nécessaire au fur et à mesure que les années passent et nous éloignent des grands moments de la vie et de l’action de François Mitterrand. En tous cas, de nombreux sondages montrent qu’aux yeux des Français il n’y a aucun doute : François Mitterrand fut un grand Président.
J’ai donc estimé que je pouvais passer en 2022le relais de ma fonction de Président. C’est une respiration démocratique que j’ai souhaitée. Je resterai naturellement actif au sein de l’Institut jusqu’à la fin de mon mandat d’Administrateur et disponible encore après.
Mes liens avec François Mitterrand sont ceux de deux familles, d’abord unies par la guerre et dans la Résistance, héritage que j’ai eu le bonheur et la fierté de pouvoir prolonger pendant quatorze ans à l’Elysée, puis après 1995. Ces liens sont ceux de la fidélité, de l’amitié et de la reconnaissance. Ils ont éclairé ma vie.
Au 1er novembre, un autre Président me succédera : c’est Jean Glavany qu’ a choisi notre Conseil d’administration. Je m’en réjouis non seulement pour ses qualités propres, politiques et humaines, mais parce que sa légitimité pour nous représenter est indiscutable. Je lui souhaite, à lui, le marin et l’ami, bon vent, et l’assure de mon indéfectible soutien pour tout ce qu’avec l’équipe de l’IFM, il voudra entreprendre.
Permettez-moi, en ce moment particulier, d’adresser tous mes remerciements à celles et ceux qui, au sein de l’Institut, par leur travail et leur engagement, m’ont accompagné durant cette période.
Je voudrai citer beaucoup de membres de notre Conseil d’Administration de Jean-Noël Jeanneney à Henri Nallet, de Pierre Chassigneux à Jean-Pierre Bayle. Je ne peux les citer tous. Je me bornerai à dire que je pense, en cet instant, à Michel Charasse, qui fut l’incarnation de la fidélité à François Mitterrand, et qui nous manque, et à Gilles Ménage qui fut de tous nos combats et qui a tant donné à l’Institut François Mitterrand. Jean-Yves Caullet puis Gaëtan Gorce maintenant, avec un dynamisme remarquable, ont pris le relais.
Pensons ensemble à tout ce qui dans la vie et l’action de François Mitterrand, sa pensée, son courage, son audace, peut nous aider à affronter l’avenir compliqué qui est devant nous.
Hubert Védrine
Le 1er novembre 2022
Je suis membre du Conseil d’Administration de notre Institut depuis 25 ans et, après les mandats de Roland Dumas, Jean-Louis Bianco et Jean Kahn, voilà près de 20 ans que j’ai l’honneur et la charge de le présider. N’oublions pas que François Mitterrand avait voulu cette Fondation, établi lui-même la liste des membres du CA, et souhaité que Roland Dumas en sont les premiers Présidents.
25 ans ! Nous avons durant plus de deux décennies, recueilli de très nombreux souvenirs, des témoignages d’admiration et de reconnaissance, créé des occasions de rassemblement mais eu aussi à affronter des critiques nombreuses, certaines, normales, relevant un débat démocratique ou historique, d’autres de parti pris, et aussi des attaques absurdes ou parfois carrément malhonnêtes et mais aussi tout simplement le temps qui passe, qui simplifie, grossit ou caricature tout mais aussi décape et fait ressortir l’essentiel. Nous avons pendant tout ce temps accompli ensemble de belles choses dans l’esprit de fidélité à la personne et à l’action de François Mitterrand, et vécu nombre de beaux moments, émouvants et inspirants. Ainsi des colloques passionnants, sur le premier septennat (en attendant ceux sur le deuxième septennat), pour le centenaire de la naissance de Francois Mitterrand (avec d’autres festivités). Nous avons également racheté et restauré la Maison Natale à Jarnac, qui devient peu à peu le cadre de nouvelles initiatives – notamment autour de la « parole politique », thème mitterrandien s’il en est. Notre site est très intéressant, (mais pas encore assez regardé) …X… numéro de la Lettre ont été publiés. L’Association des Amis retrouve une belle vigueur. Et nous avons, à l’issue de la procédure que j’ai déclenchée contre l’un des accusateurs les plus obsessionnels et les plus mensongers sur la politique de la France au Rwanda de 1990 à 1993, puis en 1994, remporté devant la justice voici quelques mois un procès en diffamation. C’était indispensable car trop c’est trop.
Nous avons su, je crois, par de très nombreuses initiatives, comme entre autres la publication des œuvres complètes ou la collecte de beaucoup d’archives, participer activement au travail historique et de transmission, de plus en plus nécessaire au fur et à mesure que les années passent et nous éloignent des grands moments de la vie et de l’action de François Mitterrand. En tous cas, de nombreux sondages montrent qu’aux yeux des Français il n’y a aucun doute : François Mitterrand fut un grand Président.
J’ai donc estimé que je pouvais passer en 2022le relais de ma fonction de Président. C’est une respiration démocratique que j’ai souhaitée. Je resterai naturellement actif au sein de l’Institut jusqu’à la fin de mon mandat d’Administrateur et disponible encore après.
Mes liens avec François Mitterrand sont ceux de deux familles, d’abord unies par la guerre et dans la Résistance, héritage que j’ai eu le bonheur et la fierté de pouvoir prolonger pendant quatorze ans à l’Elysée, puis après 1995. Ces liens sont ceux de la fidélité, de l’amitié et de la reconnaissance. Ils ont éclairé ma vie.
Au 1er novembre, un autre Président me succédera : c’est Jean Glavany qu’ a choisi notre Conseil d’administration. Je m’en réjouis non seulement pour ses qualités propres, politiques et humaines, mais parce que sa légitimité pour nous représenter est indiscutable. Je lui souhaite, à lui, le marin et l’ami, bon vent, et l’assure de mon indéfectible soutien pour tout ce qu’avec l’équipe de l’IFM, il voudra entreprendre.
Permettez-moi, en ce moment particulier, d’adresser tous mes remerciements à celles et ceux qui, au sein de l’Institut, par leur travail et leur engagement, m’ont accompagné durant cette période.
Je voudrai citer beaucoup de membres de notre Conseil d’Administration de Jean-Noël Jeanneney à Henri Nallet, de Pierre Chassigneux à Jean-Pierre Bayle. Je ne peux les citer tous. Je me bornerai à dire que je pense, en cet instant, à Michel Charasse, qui fut l’incarnation de la fidélité à François Mitterrand, et qui nous manque, et à Gilles Ménage qui fut de tous nos combats et qui a tant donné à l’Institut François Mitterrand. Jean-Yves Caullet puis Gaëtan Gorce maintenant, avec un dynamisme remarquable, ont pris le relais.
Pensons ensemble à tout ce qui dans la vie et l’action de François Mitterrand, sa pensée, son courage, son audace, peut nous aider à affronter l’avenir compliqué qui est devant nous.
Hubert Védrine
Le 1er novembre 2022
source:https://www.hubertvedrine.net
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03/01/2023